Comme un ouragan…

Comme un ouragan, la tempête en [la cathédrale]
A balayé le passé
Allumé le vice, c’est un incendie
Qu’on ne peut plus arrêter

C’est tout à fait ce qu’on découvre dans les dossiers de travaux de restauration des cathédrales au XIXe siècle : tempête, ouragan, orage, qui détruisent les vitraux, enflamment les clochers, voire font s’écrouler des voûtes !

On peut jeter un œil à cette histoire climatique du XIXe siècle dans l’inventaire en ligne (pour l’instant, cathédrales des diocèses d’Agen à Évreux, on travaille au reste…) : recherche « ouragan » dans l’inventaire

Rien que pour le mois d’octobre (non exhaustif) :

  • 4 et 5 octobre 1852, ouragan à Beauvais
  • 25 octobre 1878, ouragan à Meaux
  • 11 octobre 1839, ouragan et orage de grêle à Limoges qui brise les vitraux du séminaire et de la cathédrale.

 » Dans la croisée, les cinq grands vitraux exposés à l’Ouest, ont été entièrement détruits, les petits plombs ont été brisés et il a été nécessaire de les remplacer, ainsi que plusieurs autres parties des vitraux du chœur. »

  • 20 octobre 1880, ouragan et orage à Limoges

(un jour, je ferai une carte, bien sûr…)

L’un des monuments les plus précieux de France …

« À une époque où les arts reçoivent de si grands encouragements grâce à l’impulsion donnée par notre sage et vénéré monarque, sous un ministère si digne de comprendre cette haute pensée de civilisation et lorsque la direction des esprits et des études se porte avec tant d’ardeur vers la conservation et la restauration des monuments de l’art gothique, je crois entrer dans les vues de votre Excellence en appelant son attention sur un monument qui peut, à juste titre, être considéré comme l’un des plus précieux de la France et même de l’Europe, je veux parler de la cathédrale de Limoges. »

Pas mieux… Non, vraiment, autant d’emphase en une seule phrase dans un courrier administratif (le préfet de la Haute-Vienne écrivant au ministre, 1838), chapeau.

Bon, il faut l’avouer, le ministre Félix Barthe (1831-1834) n’est pas resté particulièrement dans les annales en matière de conservation du patrimoine.

Source : Archives nationales, travaux de restauration de la cathédrale de Limoges, F/19/7721.

Martial Picat, tombé d’un échafaudage

et vraisemblablement pas mort dans son lit !

« décédé chez son père, ce matin à deux heures », rue de la Providence à Limoges

Accte de décès, Archives départementales de la Haute-Vienne

Martial Picat, fils de Jérôme (ancien charpentier, gardien sur le même chantier) et de Thérèse Péricaud (infirme depuis plusieurs années) est né le 2 juillet 1830 à Limoges. Ouvrier bardeur, il travaille sur le chantier de restauration de la cathédrale de Limoges. Le 11 février 1849, il chute d’un échafaudage sur le chantier de la cathédrale de Limoges et s’écrase sur les terrasses des bas-côtés, en contrebas.

Vu l’état du malheureux, vivant mais moribond, décrit dans le procès-verbal d’accident fait par l’inspecteur des travaux, peu de chances qu’il ait atteint son lit vivant…

Voir à ce sujet l’article Ce que ne vous dira pas l’état civil, écrit à partir de cas semblables…

Source : Archives nationales, travaux de restauration de la cathédrale de Limoges, F/19/7721.