De la question sociale dans les travaux de l’Etat

Dans les dossiers de restauration des cathédrales, il n’est pas rare de voir apparaître la question sociale dans les courriers adressés par les préfectures à l’administration centrale, et notamment la nécessité de fournir du travail aux ouvriers, notamment à l’approche ou au sortir de l’hiver, ou lors des crises frumentaires.

Ainsi, à Rennes, en 1812 :

[…] depuis plus de 27 semaines, cent ouvriers de divers états ont été employés à cet édifice, et qu’ils y ont trouvé des moyens de subsistance dans des circonstances extrêmement critiques.

 

Ils vont se trouver sans travail à une époque peu favorable aux constructions, et dans des circonstances où les sacrifices faits par le petit nombre de citoyens aisés, qu’offre la ville de Rennes, leur laissent peu d’espoir de se procurer du travail et des moyens de subsistance.

Par contre, ce genre de commentaire, quelques années après (1818), est une première !

On peut faire travailler les malheureux là ou leur faiblesse, leur paresse ou leur inexpérience n’a pour résultat qu’une perte de têms, mais danss les objets d’arts toute considération autre que celles de l’ouvrage même doit être nulle.

Sources : Archives nationales, restauration de la cathédrale de Rennes, F/19/7840

Jeu des églises musicales

Entre le 25 décembre 1830 et le 25 mars 1831, plusieurs milliers de chevaux cantonnent à Rennes : 6000 chevaux de remonte et des chevaux supplémentaires pour la garnison de Rennes, ce qui porte leur nombre total  à 2000). Cette fiesta d’équidés occasionne de petits soucis de logement, forcément…
Pour caser tout ce petit monde, on met en place une espèce de jeux d’églises musicales : l’église Saint-Etienne, désaffectée, va recevoir des équidés, mais comme elle est utilisée pour entreposer du matériel d’artillerie, il faut la vider… dans la cathédrale Saint-Pierre, alors en travaux.

Du provisoire… qui va durer plus d’un an : en août 1832, on parle toujours de la reprise imminente des travaux d’achèvement de la cathédrale, dès que l’artillerie aura récupéré son matériel…

Source : Archives nationales, travaux de restauration de la cathédrale de Rennes, cote F/19/7840.

Léon Ricoeur

ricoeur

Léon Jules Ricoeur, père de Paul Ricoeur, mort pour la France le 26 septembre 1915. Voir fiche Mémoire des Hommes.

Ne ratez pas l’exposition Paul Ricoeur aux Archives de Rennes (jusqu’au 20 décembre), et la conférence “Paul Ricoeur, un philosophe dans la ville”, le 19 décembre à 18 h.

Source : Archives de Rennes, Fichier des soldats rennais morts pendant la Première Guerre mondiale (Léon Jules Ricoeur), 5 H 50.

#1J1P , ou comment dénicher des X rennais MPF en un week-end

Traduction : la récente mise à jour de Mémoire des Hommes (en savoir plus) s’est accompagnée de la mise en place de l’indexation collaborative sur le fichier des Morts pour la France. Sur Twitter, cela s’est notamment traduit par le “mouvement” 1 jour = 1 poilu (#1J1P), afin de susciter l’indexation auprès des twittos…

Dernièrement, devant faire des propositions pour la commission chargée de la dénomination des voies de Rennes, j’ai eu l’idée de proposer un polytechnicien rennais pour un chemin piéton non loin de la rue Vaneau (polytechnicien, natif de Rennes, mort lors des Trois Glorieuses). Autant briser le suspens tout de suite, les noms finalement trouvés n’ont pas été retenus.

Mais le week-end du 30/11-01/12 fut l’occasion d’un joli marathon sur Twitter pour trouver THE X (surnom donné aux polytechniciens) rennais, voire bretillien (d’Ille-et-Vilaine), re voire breton… Merci encore à tous.

 

Avec pour armes Mémoire des Hommes, les matricules de l’Ecole polytechnique pour vérifier l’Xicité, la base Mémorial de FranceGenWeb, les historiques de régiments, l’ordre de bataille de régiments rennais, etc.

Verdict

Henri Schwend (1881-1914), X 1901 ; Jean Emile Robin (1899-1918), X 1918

  • les Bretilliens
Jean Marie Emile Lucien Auguste Burel (1879-1916), X 1900, né à Fougères (mais m’est avis qu’en remontant on se retrouve dans le Finistère, vu son patronyme), trouvé par @cedeca2
  • quelques Bretons
Joseph Germain Queffelec (1869-1916), X 1890, de Brest.
André Frédéric Auguste Hervé (1892-1915), X 1912, de Morlaix.
Hervé Emile Marie Juge (1887-1916), X 1907, né à Taulé (Finistère), domicilié à Rennes en 1907.
Pierre Guilleminot (1895-1915), X 1913, de Guingamp.
Jean Félix d‘Ornant (1892-1917), X 1913, de Vannes.
Armand Chevillotte (1894-1917), X 1914, de Brest
Alexis Montrelay (1895-1915), X 1914, de Lorient
  • le 7e régiment d’artillerie
Georges LENGAIGNE (1869-1914) ; Marcel THAMIN (1889-1914) ; Henri SEELWEGER (1857-1915) ; Jean LEVAILLANT (1882-1914)
  • le 10e régiment d’artillerie
Jean LE BIGOT (peut-être homonyme du capitaine du 10e RA) (1895-1915), de Brest.
  • le 50e régiment d’artillerie
René MAGON DE LA VILLEHUCHET (1870-1914), de Porcaro ; Pierre JOLLAN DE CLERVILLE (1884-1917), de Nantes ; Achille MOISSON MARESCHAL DE MONTECLAIN (1870-1914) ; Alexis COCHON (1887-1915) ; Robert CHASLE (1889-1918) ; Georges KRIR (1889-1915).

Bientôt les travaux d’automne vont recommencer, il faudra comme l’an passé remuer la terre et l’ensemencer, tous unis dans le même effort et le même idéal “Travailler pour la Patrie, travailler pour la victoire”.

Cultivateurs, cultivatrices, à vos travaux, à vos peines, vont suivre d’autres travaux et d’autres peines. Encore du courage et soyez surs que les épis du blé que vous allez bientôt semer, seront cueillis par vos fils et vos maris quand ils reviendront couverts des lauriers de la victoire.

Rennes le 1er septembre 1916

Source : Archives de Rennes, quelque part dans le 5 H (en cours de classement

Rennes, 1916. Allocution de Jean Janvier aux cultivateurs